Type de texte | source |
---|---|
Titre | “Allegorie”, Allgemeine Theorie der schönen Künste |
Auteurs | Sulzer, Johann Georg |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1771:1774 |
Titre traduit | Discours sur l’allégorie |
Auteurs de la traduction | Jansen, Hendrick |
Date de traduction | 1798 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, p. 246-247
Les images allégoriques qui consistent en figures humaines sont susceptibles du plus haut degré de perfection, par les attitudes et les caractères qu’on peut leur donner et par les actions qu’on leur attribue. De cette manière, les allégories peu significatives en elles-mêmes, des pays, des villes, peuvent devenir expressives, pourvu que l’artiste ait l’expression en son pouvoir, qu’il ait quelque étincelle du génie d’Aristide, qui avec une seule figure traça le caractère du peuple d’Athènes. Quelle énergie dans l’image de la calomnie, peinte par Apelle.
, p. 246-247
Pour inventer de semblables images, il faut un génie qui n’est donné qu’aux artistes de premier rang. Dans ce grand nombre d’images allégoriques qui se trouvent sur les médailles antiques, il en est peu qui soient belles, qui aient de l’expression; et ce qu’il y a de meilleur dans ce genre, ce sont les images des dieux que l’on peut à certains égards mettre au rang des allégories. Le Jupiter de Phidias n’était autre chose qu’une image allégorique de la divinité. Le fameux Apollon du Belvédère, qu’est-il qu’une allégorie parfaite du soleil? La beauté de cet astre, sa jeunesse éternelle, son activité infatigable sont rendues sensibles dans cet admirable morceau. Les artistes peuvent apprendre de là comment le génie sait donner une très forte expression à des images qui n’en paraissaient pas susceptibles. Mais ce n’est point par des caractères faibles, par ce qu’on appelle les attributs, qu’on leur en donnera. Il ne suffit point de mettre une balance dans la main de la Justice ; il faut peindre Thémis avec tous ses divins caractères, ainsi que sont représentés Jupiter et Apollon dans les chefs d’œuvre dont nous venons de parler.
, p. 257-258
Si ce que les anciens rapportent du peintre Aristide est vrai, qu’il a su exprimer dans un seul tableau les traits en apparence contradictoires des Athéniens, nous pouvons nous flatter que l’art inventera des tableaux allégoriques qui représenteront, par exemple, le rétablissement des mœurs par celui des sciences, la découverte du nouveau monde par Colomb, dans leurs effets les plus frappants. De pareils tableaux ne seront pas des récits, comme tant d’autres qui sont moitié historiques et moitié allégoriques ; ce seront des représentations de la nature et des effets de certaines actions.